Bougon, Marie, Auguste, militaire français, né à Noyon (Oise) le 10 février 1850*, décédé à Noyon le 19 juin 1935.
Bachelier, après des études au petit séminaire Noyon et chez les Jésuites à Paris, saint-cyrien (1868, classé no 2), Bougon fut nommé sous-lieutenant au 5e chasseurs à cheval puis lieutenant au 10e chasseurs à Libourne. Capitaine au 5e chasseurs en 1875 à Vienne, il entra ensuite à l’école supérieure de guerre (1876-1877). Breveté d’état-major, il réintégra son régiment passé à Valence puis fut nommé à l’état-major de la 23e division d’infanterie à Limoges en 1880. Nommé ensuite à l’état-major de la 5e brigade de rendort en Tunisie (1881), il passa à la 3e division d’infanterie à Montpellier (1882) puis au 22e dragons à Provins (1884). Sous-directeur des études et professeur-adjoint d’Art militaire à Saumur en 1885-1886, il fut nommé major au 8e cuirassiers à Maubeuge en 1886. Chef d’escadron attaché à l’état-major du 3e corps d’armée à Rouen en 1888, puis chef d’état-major de la 2e division de cavalerie à Lunéville en 1890, il fut nommé lieutenant-colonel en 1892 et affecté à Épinal au 18e chasseurs.
Alors colonel au 1er cuirassier depuis juillet 1896, Bougon fut juge au procès Esterhazy et fera aussi partie, le 6 juin 1899, du conseil d’enquête devant lequel sera déféré Lasies pour un article paru dans La Libre Parole (iI se prononça, en cette occasion, en faveur du député nationaliste ; (Dutrait, p. 241). En revanche, ce n’est pas lui, contrairement à ce que dit Reinach, mais bien Rivals qui au, procès Zola, frappa l’avocat Courot qui avait crié : « Vive l’armée ! mais enlevez certains chefs ! » (Reinach, I, p. 906).
Interrogé au sujet de l’acquittement d’Esterhazy, qu’il avait voté avec enthousiasme, il expliqua qu’il aurait préféré que le procès ne se tînt pas à huis clos et que la publicité, « écrasante pour Dreyfus », fut « la plus complète ». Il ajoutait, « très entouré », que le bordereau n’était pas ce qu’on croyait, que le « vrai bordereau, qui a motivé la condamnation de Dreyfus était sur papier bleu, écrit avec une plume très fine par une main posée, régulière ; […] que tout d’abord on avait pu croire que le bordereau reproduit par quelques journaux en était une copie exacte, mais qu’avec un peu d’attention les juges avaient vu entre les deux pièces, l’original et la copie, une profonde dissemblance » (« Le procès Dreyfus-Zola », L’Éclair, 12 février 1898). Et quant à Esterhazy, il était clair qu’il n’avait jamais été que « le bouc émissaire, chargé des pêchés d’Israël » (« Chez le colonel Bougon », La Liberté, 18 février 1902). Si Bougon avait aussi pu déclarer qu’il pensait la révision « nécessaire pour ramener le calme dans les esprits » (« Zola en cours d’assises », La Lanterne, 14 février), il aimait à la définir en une petite phrase : « La révision ! C’est l’affaire de deux bateaux : l’un pour amener Dreyfus et l’autre pour le remmener » (« La révision à la Cour de cassation », Le Siècle, 13 octobre 1898). C’est ce qu’il dira encore en 1902, quand il expliquera que s’il ne voulait « à aucun prix voir rouvrir une affaire qui a troublé si profondément le pays », il ne craignait « aucune révélation nouvelle » (« Chez le colonel Bougon », La Liberté, 18 février 1902)… Face à l’absence de preuve des dreyfusards, il pouvait exhiber la sienne : une lettre de Zola du 30 mai 1898 (à un destinataire dont il ne révéla pas l’existence) dont il possédait l’original et à laquelle il faisait dire de qu’elle ne disait pas :
Mon acte n’a ou d’autre raison que la conviction absolue où je suis qu’Esterhazy est l’auteur du bordereau et que pendant quatre années il a vendu des documents à M. de Schwartzkoppen. La vérité est là, totale, et elle ne peut tarder d’éclater prochainement…
Et de commenter :
Je souligne la dernière ligne parce qu’elle signifie que, de l’aveu de M. Zola lui-même. la vérité n’avait pas encore éclaté, et qu’il n’avait pas les moyens de la faire éclater le 30 mai 1898, quatre mois après le jugement. (?????????????, Annales de la Jeunesse laïque, ????? novembre 1902).
De cela, il ne démordra pas. Au même moment il envoya deux lettres au Siècle dans lesquelles il affirmait ses certitudes sur la base d’une argumentation pour le moins fragile :
Le journal le « Siècle » du 10 courant, reproduisant ma lettre aux « Annales de la jeunesse laïque », au sujet de l’acquittement d’Esterhazy, la fait suivre du commentaire suivant :
« Le colonel Bougon a l’air de ne pas croire que la preuve a été faite de l’écriture du bordereau par Esterhazy. Il a l’air d’ignorer l’aveu môme d’Esterhazy, réitéré et formel. »
Je réponds :
Jamais la preuve de l’écriture du bordereau par Esterhazy n’a été faite devant le conseil de guerre, et les experts étant unanimement d’un avis contraire, le conseil ne pouvait pas condamner sur une similitude d’écriture plus ou moins contestable.
Quant aux aveux ultérieurs d’Esterhazy, obtenus à la suite des intrigues que l’on sait, ils sont singulièrement atténués par son affirmation simultanée de la culpabilité de Dreyfus.
Si vous admettez qu’Esterhazy dit vrai lorsqu’il avoue « avoir écrit » le bordereau, pourquoi ne le croyez-vous pas lorsqu’il affirme, en même temps, que Dreyfus a trahi son pays ?
Dupes ou complices, dites-vous.
Les juges d’Esterhazy n’ont été ni l’un ni l’autre ; et, pour parler comme M. Zola, ils n’ont pas commis le crime juridique de con damner sans preuve. (Dombasle, « Raisonnements nationalistes », 15 novembre 1902).
Et quelques jours après :
Monsieur le gérant,
Laissons de côté les attaques personnelles : ce ne sont pas des raisons.
Votre rédacteur ne sait pas comment s’est formée l’opinion des juges de Dreyfus ; il a le droit de faire des hypothèses à ce sujet, mais il ne fera jamais croire, surtout après le jugement de Rennes, que les conseils de guerre ont condamné Dreyfus uniquement « à cause du bordereau et de la prétendue similitude d’écriture. » [sic !!!]
Du reste, il ne faut pas faire dévier le débat. Il ne s’agit pas, en ce moment, de la culpabilité de Dreyfus mais de la responsabilité du conseil de guerre qui a acquitté Esterhazy et que Zola a mis en cause dans sa lettre « J’accuse ».
J’ai dis et je maintiens que la preuve de l’écriture du bordereau par Esterhazy n’a pas été faite devant le conseil de guerre, avant le jugement. Vous estimez qu’elle a été faite depuis. Je demande simplement à votre rédacteur de reconnaître qu’il eût été infâme de condamner en janvier 1898 un accusé dont la culpabilité n’aurait, de l’aveu de Zola, été prouvée qu’après le mois de mai suivant. (Yves Guyot, « Un aveu du colonel Bougon », 18 novembre).
Cet antidreyfusard qui, au procès Zola faisait le service d’ordre (Robert Point, « Un officier de police », 13 février 1898) et, après la cassation du procès, fut un des plus acharnés à réclamer les poursuites (« Le conseil de guerre », Le Réveil, 12 avril 1898) et qui se porta même partie civile contre l’écrivain, (presse du 15 au 30 avril), se distingua par la suite à deux reprises : tout d’abord au début de 1899 quand, dans un ordre du jour aux recrues de son régiment, il déclara que « criminels » étaient « ces prétendus intellectuels qui veulent faire échec à l’esprit qui, heureusement, nous anime ; ils font échec à la France ! Ils nous tirent dans le dos pendant que nous faisons face à l’ennemi » (« À l’École militaire », La Patrie, 14 janvier 1899), puis, ensuite, en juillet de l’année suivante, quand au cours d’un déjeuner offert par le nouveau ministre de la Guerre, le général André, il refusa de saluer le commandant Gallet, doublement criminel à ses yeux en ce qu’il était sous-chef de cabinet du ministre de la Guerre et un « soutien du traître Dreyfus » (« Deux candidats », La Dépêche de l’Oise, 25 avril 1902). Le ministre lui avait enlevé le commandement de son régiment et – grâce à Brugère qui avait obtenu qu’il ne fût pas mis en disponibilité (Souvenirs, 1900, p. 3039 v°, SHD GR1 K 160 4) – l’avait envoyé en Algérie, au 3e spahis (presse du 8 juillet 1900). Avant de partir, il avait signé un nouvel ordre du jour pour ses anciens subordonnés dans lequel il les encourageait au « courage » et à la « confiance » : « les hommes passent, la France reste ! (presse des 10 et 11 juillet), puis un nouveau, à son arrivée à Batna, expliquant que s’il avait le « cœur navré » d’avoir quitté son régiment, il avait « la conscience tranquille » et que la discipline – blâme à son ministre – « s’impose aux chefs comme aux subordonnés » (presse des 23 et 24 juillet). Son supérieur lui ayant demandé quelques explications sur ce dernier ordre du jour, Bougon expliqua qu’il n’avait voulu blâmer quiconque mais que n’en restait pas moins que son déplacement était « une mesure inqualifiable ». Une petite sortie qui lui vaudra un peine de trente jours d’arrêt (« Informations », Le Matin, 20 août). Comme l’écrira à son sujet, plus tard, Besnier, directeur du Libéral de l’Oise à Hubbard : « […] depuis l’affaire Dreyfus, il a le cerveau un peu troublé. Il est devenu très violent. À force de jouer à l’antidreyfusard, il finit par perdre la carte. C’est presque une maladie de famille » (cité in Journal officiel. Débats parlementaires, 1er juillet 1902, p. 2051).
Rentré en France en 1901, à Auch où il prenait le commandement du 9e chasseurs, il ne demeura pas longtemps dans l’armée et demanda, à la fin de l’année, sa mise à la retraite. Il ne pouvait plus supporter, expliquera-t-il, « depuis que la Franc-Maçonnerie s’est placée à sa tête, […] que l’avancement [soi]t subordonné aux opinions », (« La Réunion de Margny », La Dépêche de l’Oise, 26 mars 1902). En effet, proposé par Galliffet au grade de général, il s’impatientait de ne rien voir venir et comptait, malgré les petites phrases dont il s’était fait une spécialité, que « le ministre revien[drait] sur la mauvaise impression qu[‘il] lui avait produite » (« Le colonel Bougon », La Liberté, 31 janvier 1902). Pour Le Siècle, la raison en était plus simple : Bougon avait des ambitions politiques et comptait se présenter aux élections sous le patronage de la Patrie française (« Affaires militaires », 31 janvier).
Apprenant sa démission, Coppée rendra hommage à ce « très bel homme » et à « ce magnifique officier » : « Chaque fois que j’ai vu le superbe colonel Bougon à la tête de ses cuirassiers défilant au pas, par quatre, j’ai eu le sentiment que la suprématie du pouvoir civil n’était pas d’une solidité à toute épreuve ». À la suite, Coppée disait comprendre qu’un tel officier ait pu démissionner :
Le meilleur des capitaines placés sous ses ordres aura peut-être été rayé du tableau, parce que sa femme envoie sa petite fille chez les sœurs, tandis qu’un très médiocre officier du même grade aura obtenu la grosse épaulette, après avoir été ébloui, dans la Loge voisine, par la lumière du troisième appartement. Au mess des lieutenants, la cordiale camaraderie et les joyeuses conversations de naguère auront probablement été remplacées par une atmosphère de défiance et par un silence morne, depuis la présence au corps d’un petit arriviste, qui assure n’être pas juif, – oh ! jamais, jamais ! – mais qui refuse les ronds de saucisson, quand on sert les hors-d’œuvre, et qui, derrière les verres du pince-nez enfourché sur son nez crochu, lance des vilains regards d’espion à ses camarades .
Et puisque, qu’« écœuré » par tout cela, concluait-il, Bougon avait démissionné, « faisons de lui un député […] et donnons lui la parole » : « Qu’il parle au nom de la “grande muette”. Que, de sa belle voix habituée à commandée sur les champs de manœuvre, il défende l’armée, notre chère et malheureuse armée […] » (« Le Colonel Bougon », La Patrie, 7 février 1902).
Bougon se présenta en effet aux législatives de 1902 dans l’Oise, sous la bannière de la LPF. Ayant « quitté l’Armée pour mieux la défendre et pour mieux servir la France » (« Le Colonel Bougon », L’écho de l’Oise, 10 mai), parce qu’à ses yeux « la Patrie [était] en danger » (« Chez le colonel Bougon », La Liberté, 18 février), ou, comme il le claironna lui-même en une lettre au Gaulois : « les dreyfusards au ministère, la délation dans l’armée […] : il ne me restait qu’une ressource, quitter l’armée pour avoir le droit de la défendre » (Gaston Pollonnais, « Une lettre du colonel Bougon », 21 mai), il se déclara candidat Républicain libéral, progressiste et antiministériel (La Dépêche de l’Oise présenta sa profession de foi comme étant un « réquisitoire contre la République et surtout contre le ministère », « Profession de foi », 16 avril 1902), refusant l’étiquette nationaliste « qui, pour moi, ne signifie rien » (Louis Lambert, « La Journée politique », Le Gaulois, 24 février) et qui le faisait protester à chaque fois qu’elle lui était attribuée (Louis Hémery, « Avant les élections », Le Figaro, 23 avril).
Au cours de la campagne, il fut très attaqué et par certains de ses amis naturels même qui ne lui pardonnaient pas, quelles qu’en fussent les raisons, d’avoir quitté l’armée (« sans discipline il n’y a pas d’armée, L’Ami de l’Ordre, 11 mai 1903). La dreyfusarde Gazette de l’Oise ne demeura pas en reste et dénonça en lui, au fil des semaines que dura la campagne, le « candidat des curés ». Bougon et ses amis ayant eu recours à l’Affaire pour tenter de discréditer l’autre candidat, Noël, accusé de dreyfusisme, La Gazette de l’Oise, dans son numéro du 26 avril, rappela que l’ancien juge au procès Esterhazy avait, avec ses collègues, crut bon de féliciter le uhlan après son acquittement. Et de donner à la suite les extraits les plus significatifs des lettres d’Esterhazy à la Boulancy ! (« Bougon et le uhlan »). On imagine que ce genre d’argument n’y fit rien et Bougon arriva premier au premier tour avec 300 voix d’avance. Bougon, dont la candidature avait été soutenue par L’Intransigeant et La Libre Parole (voir L’écho de l’Oise, 8 mai 1902), sera finalement élu avec un écart 8 voix (après avoir devancé, au premier tout, son adversaire Noël de 300 voix). Il sera finalement invalidé, une vingtaine de bulletins lui ayant été compté étant plus que douteux (Journal officiel. Débats parlementaires, 1er juillet 1902, pp. 2050-2057). Il se représenta donc en août suivant face au même Noël. Une nouvelle fois la campagne fut rude et encore l’Affaire fur évoquée l’Affaire. L’Ami de l’Ordre, qui défendait son adversaire ne lui reprocha certes pas d’avoir été et de le demeurer antidreyfusard, mais s’étonna que celui qui avait refusé, à la Chambre, à la demande de Vazeille, de parler de l’affaire Esterhazy (« Vous n’avez pas le droit de demander à un juré compte de son vote », Journal officiel. Débats parlementaires, 1er juillet 1902, p. 2051), n’ait pas toujours été aussi scrupuleux. Il rappelait ainsi qu’au lendemain du procès, devant les jeunes recrues de son régiment, il avait, au cours de son allocution, prenant à parti véhémentement les « prétendus intellectuels faisant échec à la France et qui nous tirent dans le dos pendant que nous faisons face à l’ennemi », affirmer être « avec Esterhazy » contre eux (S. T., « M. Bougon et Esterhazy », 24 septembre 1902). Après cette terrible campagne, Noël fut finalement réélu par 11 663 voix contre 11 530 à Bougon. Bougon tentera une nouvelle fois sa chance, aux sénatoriales de 1906 et, après un nouvel échec, renoncera à la vie politique.
En 1904, interrogé, par La Patrie, après le vote favorable de la Commission consultative chargée d’examiner la demande de révision du procès de Rennes, il était revenu une dernière fois sur l’Affaire et avait affirmé la certitude qui était la sienne de la culpabilité de Dreyfus : « […] je m’en rapporte à l’avis des prédécesseurs du général André au ministère de la Guerre, qui tous conclurent à la culpabilité. Je reste également convaincu que les officiers des deux conseils de guerre n’ont pu se tromper et sur leur âme et conscience ont jugé en pleine connaissance de cause… » Il y avait ajouté un petit couplet dans le goût de La Patrie :
L’Affaire Dreyfus ! L’Affaire Dreyfus ! Et que nous importe maintenant ! Qu’ils en fassent donc ce qu’ils voudront ! Qu’ils cassent l’arrêt sans renvoi, quels le réhabilitent ! Qu’ils le réintègrent ! Qu’aura-t-on prouvé à l’opinion publique ?
Pour moi, qui ai vécu cette affaire et qui ai vu bien que je n’aie pas été appelé à juger Dreyfus, je m’en rapporte à l’avis des prédécesseurs du générai André au ministère de la guerre, qui tous conclurent à la culpabilité. Je reste également convaincu que les officiers de deux conseils de guerre n’ont pu se tromper et sur leur âme et conscience, ont jugé en pleine connaissance de cause…
Ce ne sont donc pas les vagues protestations de Dreyfus et les clameurs de ses amis qui peuvent changer tout cela. Au surplus, mieux que personne je suis à même de me rendre compte des ténébreux moyens d’action que doivent employer les défenseurs de Dreyfus pour arriver au but qu’ils se proposent.
J’ai vu de près leur mentalité spéciale, lorsque je fis partie du conseil de guerre appelé à juger Esterhazy, et j’ai gardé de cette époque une souvenir très précis. Nous étions presque au commencement de l’Affaire et il n’est pas de combinaisons singulières que les partisans du condamné n’aient tentées pour exercer une pression sur les juges et influencer leur décision.
Ce précédent me suffit pour me permettre de me former une appréciation sur les manœuvres entreprises aujourd’hui par le ban et l’arrière-ban des révisionnistes. Les amis de Dreyfus, je le répète, ont une bien étrange mentalité » (Ad. P[apillaud], « L’Affaire Dreyfus », 10 janvier).
Le lendemain, Bougon avait demandé la publication d’une lettre de rectification dans laquelle, il déclarait, pour qu’une « fausse interprétation de ses paroles » ne prétât pas « à des démentis de la part des dreyfusards », n’avoir pas dit que « les partisans du condamné » avait tenté « semblable démarche auprès des juges du Conseil de guerre ». Il avait ajouté, sans aucunement exclure que ce fût dans leur « mentalité », qu’il « auraient été mal reçus s’ils l’avaient osé » (Ad. P., « Une lettre du colonel Bougon », La Patrie, 11 janvier 1904).
Bougon reprendra du service en 1914 et se retirera après la guerre.
Sources et bibliographie : son dossier militaire est conservé au SHD sous la cote [à compléter] ; son dossier de la Légion d’honneur sous la cote : LH/312/3.
Philippe Oriol