Batilliat, Jean, Marcel, écrivain français, né à Lyon (Rhône) le 19 novembre 1871*, décédé à Versailles le 27 décembre 1941.
Auteur de nombreux romans (Chair mystique, 1897 ; La Beauté, 1900 ; La Joie, 1905 ; La Vendée aux genêts, 1908 ; La Liberté, 1913 ; Survivre, 1926, etc.), collaborateur de L’Art social, du Mercure de France, de La Plume, de Femina, de la Revue de l’Époque, de la Revue Bleue, de La Vie, du Matin, de Paris-Soir, du Jour, etc., Batilliat, grand admirateur de Zola, qu’il avait contacté en 1891 pour lui demander l’autorisation de publier Germinal dans Le Tocsin auquel il collaborait (BNF n.a.fr. 24511, f. 55-56), signa l’Adresse à Zola (2e liste et liste inédite), souscrivit pour lui offrir une médaille (6e liste du Siècle et des Droits de l’Homme) et répondit à l’enquête de La Critique pour affirmer combien il trouvait que « l’attitude que vient de prendre M. Émile Zola est très courageuse et très belle. […] M. Émile Zola est le plus grand honnête homme de ce temps » (no 71, 5 février 1898). Il signa aussi la première protestation de 1898 (1ère, 3e et 6e listes) et la protestation en faveur de Picquart (1ère liste).
Sa fidélité ne se démentira pas : en 1902, dans La Plume, il rendit à nouveau hommage à Zola : « Ses yeux sont pour jamais fermés à la lumière, et sa main ne se lèvera plus pour défendre l’innocent ou l’opprimé. Sa grande voix n’entraînera plus les hommes à la conquête de la beauté, de la justice et du bonheur. Mais, du moins, son âme sereine demeure tout entière parmi nous, pour nous guider et pour nous montrer la route : car l’œuvre colossale nous reste. Et il nous reste mieux encore : la moisson qui lève ! Elle lève de toutes parts, sur tous les champs du monde, la moisson que sema le bon géant ; d’un geste infatigable, durant un demi-siècle » (15 octobre 1902, p. 1233). En 1905, encore, au pèlerinage de Médan, c’est un très bel hommage qu’il lui rendit en disant que « si Émile Zola fut naguère un “moment de la conscience humaine”, il est aujourd’hui, par son œuvre, par son influence, par sa pensée, l’expression magnifique et pure de la conscience de la patrie » (L’Aurore, 2 octobre 1905).
Par la suite, en 1921, il fonda avec Maurice Le Blond, la Société Littéraire des Amis d’Émile Zola, dont il fut le Secrétaire Général et publia, en 1931, une vie de Zola. De 1935 à 1940, il sera maire adjoint de Versailles.
Sources et bibliographie : son Éloge d’Émile Zola, prononcé à Médan en 1905, a été publié la même année chez Sansot et peut se trouver intégralement en ligne sur le site de Jean-Sébastien Macke ; son Émile Zola a été publié en 1931 chez Rieder. On pourra aussi lire sa correspondance avec Alexandrine Zola, présentée par Sébastien Picou, dans Les Cahiers naturalistes, n° 73, 1999.
Philippe Oriol