Charles Andriveau

Andriveau, Marie, Eugène, Charles, journaliste et homme politique français, né à Paris le 27 mars 1860, décédé à Paris le 22 avril 1908.

Ancien capitaine de chasseurs à pied, démissionnaire, délégué général de la Ligue de la patrie française et animateur de son Bulletin officiel, Andriveau fut, à ces derniers titres, un des organisateurs – « esprit méthodique » qui avait doté Paris « d’une organisation modèle » (voir Léon Fatoux, Les Coulisses du nationalisme (1900-1903), Imp. G. Chaponet, 1903, p. 31) – pour la Ligue des élections législatives de 1902. Ainsi, le 28 mars 1901, consulta-t-il Barrès, qui songeait à se présenter dans le premier arrondissement de Paris, pour être fixé sur son choix. Dans l’attente de sa réponse, lui écrivait-il, il avait demandé de ne « pas combattre Muzet [le sortant] pour l’instant. Il serait en effet ridicule de nous déjuger si vous renonciez à cet arrondt et s’il nous devenait utile de soutenir Muzet qui, en somme, a toujours voté convenablement » (BNF n.a.fr. 28210, f. 98). Quant à lui, candidat dans le 14e arrondissement, il attaqua avec violence le ministère qui « pour obéir aux ordres de la franc-maçonnerie internationale, elle-même vendue à la Haute-Finance Juive Cosmopolite, […] a fait gracier un traître deux fois condamné » (affiche non titrée. Arch. PP Ba 214). Face à lui, se présentait un autre nationaliste, Massard, qui n’accepta pas cette concurrence et le fit savoir à Coppée. Coppée (et Lemaitre ?) tentèrent alors de rencontrer le mécontent pour tenter de « s’entendre avec lui » dans la mesure où il devenait « tout à fait menaçant » (collection particulière) mais sans résultat. Andriveau fut alors l’objet de terribles attaques de la part de Massard qui lui reprocha d’avoir « semé la division parmi les patriotes » (affiche titrée : « trop d’audace ! », ibid.) en maintenant une candidature que soutenait le seul Lemaitre contre tout le monde (affiche titrée : « Pas d’erreur ! Pas d’équivoque ! », ibid.). Massard et au final de n’être pas un vrai patriote puisqu’il avait « déserté le Drapeau en abandonnant l’Armée en 1892 » (affiche titrée : « trop d’audace ! », ibid.). Deuxième au premier tour avec 1 839 voix derrière le radical socialiste Dubois (3 605 voix), il se maintint au second tour mais, à cause de cette campagne, ne put profiter du total du report des voix nationalistes, celles qui s’étaient portées sur Massard et un troisième candidat, Michelin (1 511 et 1 168 voix). Andriveau fut battu par Dubois par moins de 1 000 voix. 

Philippe Oriol

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