Ancenay, Benoît, Fernand, militaire français, né à Pouilly-Sant-Genis (Ain) le 8 mars 1837*, décédé à Carcassonne (Aude) le 8 décembre 1904*.
Engagé en 1855, maréchal des logis de hussards en 1858, sous-lieutenant de lanciers en 1862, lieutenant en 1870, capitaine de dragons en 1872, major en 1884, Ancenay était retraité depuis 1893 avec le grade de lieutenant-colonel dans la cavalerie territoriale. Soutien, en mai 1898, du candidat Belfortès à Carcassonne, il présida 30 avril une réunion publique au cours de laquelle il demanda « la France aux Français » pour en finir avec « la main mise des juifs sur tout » et ses tentatives de « réduire » l’armée « en la décapitant » et « in gouvernement qui gouverne au nom de la majorité des Français et non un gouvernement prisonnier des Juifs » :
[la Juiverie] suscite l’affaire Dreyfus, elle veut la réhabilitation du traître, justement condamné. Elle ne recule devant rien : campagne de journaux, faux témoignages, fabrication de pièces fausses, tout est mis en œuvre pendant 15 jours, aux applaudissements de nos ennemis, à leur grande joie, mais à la tristesse de nos amis, des inconscients ou des traîtres ont peu baver impunément sur les chefs de l’armée et n’ont pas craint de mettre en péril la France elle-même, en suscitant une guerre immédiate avec l’Allemagne, tout cela pour satisfaire leur besoin de domination. Et quand enfin, le verdict du jury vient soulager la conscience publique par la condamnation qui frappe Zola et calme les colères qu’avait suscitées cette honteuse affaire, in se trouve une chambre de la Cour suprême, c’est-à-dire, de ce qui était autrefois, de ce qui aurait dû être toujours la plus haute expression de la Justice, pour casser ce jugement, en tronquant un texte de loi et contrairement à un arrêt rendu dans un cas identique. […] Voilà où nous ont conduit vingt années d’un gouvernement asservi par les juifs. Voilà ce qui révolte notre conscience. Voilà pourquoi plusieurs de mes amis et moi avons cru devoir créer une candidature de protestation et de défense sociale » (Le Courrier de l’Aude, 2 mai 1898).
Belfortès était ainsi pour lui le candidat idéal dont l’« origine d’ancien officier lui donn[ait] qualité pour protester plus énergiquement contre les insultes dont les chefs de l’armée ont été, sont et seront abreuvés de nouveau car le procès Dreyfus-Zola va recommencer et les Juifs se flattent d’arriver à la à la révision du procès du traître ».
Fin 1898, il récoltera des signatures pour le Monument Henry (supplément de La Libre Parole du 15 janvier 1899).
Sources et bibliographie : son dossier militaire est conservé au SHD sous la cote 6 Yf 44960 ; son dossier de la Légion d’honneur sous la cote : LH/32/93.
Philippe Oriol