Bellenger, Charles, Émile, notaire et homme politique français, né à Clécy (Calvados) le 1er avril 1841*, décédé au début septembre 1907.
Bellenger, maire de Thury-Harcourt de 1896 à son décès, fut un des nombreux maires du Calvados à déclarer son indignation au moment du procès Zola. Avec les maires de son canton, il envoya quelques jours plus tard l’adresse suivante au général de Boisdeffre :
Les maires du canton de Thury-Harcourt, après les douloureuses épreuves que la France vient de traverser, s’unissent dans un même sentiment de patriotisme pour exprimer à l’armée française et à ses chefs l’assurance de leur profond respect et de leur confiance absolue.
Vive la France ! Vive l’armée ! Vive la République ! (« Hommage à l’armée », Le Journal de Caen, 6 mars 1898).
En mai 1898, aux législatives, il se présentera à Falaise face à l’antidreyfusard Paulmier, député sortant, sur un programme, qui comme le dira La Justice, « ne peut effrayer personne » (6 mai) : « Partisan d’une République modérée, tolérante et amie du progrès, telle d’ailleurs que l’a pratiquée jusqu’ici le ministère Méline, je suis fermement décidé à en soutenir la politique et les principes contre les assauts combinés du radicalisme et du socialisme, qui, fatale ment, nous conduiraient aux abîmes ». (« Les prochaines élections », Le Signal, 29 avril). Peu après la cassation du procès Zola qui avait vu la presse antidreyfusarde se déchaîner contre la Cour de cassation, il promettait de tout faire pour que fussent respectées « la Magistrature et l’Armée, ces deux grandes institutions qui sont la base et la garantie de notre Société » (Journal de Falaise, 23 avril 1898). Il sera battu dès le premier tour par plus de 2 500 voix, réunissant toutefois plus de 4 000 voix sur près de 11 000 votants.
Philippe Oriol