Aulan, Marie, François, Guénin de Suarez, comte d’, homme politique français, né à Livourne (Italie) le 7 juin 1864, décédé à Paris le 7 février 1910.
Après une courte carrière dans le sport hippique, Aulan se présenta dans la Drôme en 1898 et fut élu. Impérialiste, nationaliste plébiscitaire, membre du groupe antisémite de la Chambre, il fut, en toute évidence, antidreyfusard. À l’occasion des élections de mai 1898, il avait d’ailleurs demandé, dans sa profession de foi : « [l’égalité] doit-elle épargner plus longtemps la sinistre bande cosmopolite qui, pour défendre un traître, insulte l’Armée que nous aimons tous et notre glorieux drapeau tricolore ? » (Recueil Barodet 1898, p. 220). À la Chambre, il vota donc, et sans surprise, l’affichage du discours de Cavaignac en juillet 1898, et fut un des signataires de l’ordre du jour de la réunion hors session des parlementaires (le « Groupe des douze » : Berry, Millevoye, Drumont, La Ferronnays, Haussmann, Duquesnay, Lasies, Ramel, Gervaize, Daudé, Anthime-Ménard) qui demandait à Félix Faure, le 27 septembre 1898, la convocation anticipée des Chambres pour tenter d’arrêter la révision (« L’Affaire Dreyfus », Le Temps, 29 septembre 1898). Le mois suivant, il sera du « Groupe des douze » qui consultera les députés pour leur demander d’adhérer à l’ordre du jour du 27 septembre blâmant le ministère Brisson et prenant la résolution « de réprimer énergiquement les agissements des fauteurs de désordres et des insulteurs de l’armée » (« L’Affaire Dreyfus », Le Temps, 17 octobre). Il vota ensuite la loi de dessaisissement, fut un des 21 députés à ne pas flétrir les incidents d’Auteuil, vota contre l’affichage de l’arrêt de la Cour de cassation (ordre du jour Sembat), vota avec la majorité l’ordre du jour s’opposant à la reprise de l’Affaire en mai 1900 (ordre du jour Chapuis), vota une partie de l’amendement Vazeille qui tentait de contrer l’amnistie (en s’abstenant toutefois sur le paragraphe qui visait tout particulièrement Mercier), amnistie pour laquelle il s’abstint finalement de voter.
Battu en 1902 par Joseph Bertrand, il se présenta en 1904 au Conseil municipal du quartier de Chaillot où il fut élu et où il siégea jusqu’à sa mort.
Philippe Oriol