Anonyme. Dreyfus est un traître

Le 25 octobre 1898, fut publiée, par l’imprimerie E. Charaire à Sceaux, le placard Dreyfus est un traître.

Un nouveau tirage en fut fait le 30 octobre, ajoutant le portrait du général Chanoine qui venait de démissionner en affirmant sa conviction de la culpabilité de Dreyfus. Ce placard, qui, dans un premier temps, fut distribué à un très grand nombre d’exemplaires sur les boulevards et largement apposé sur les murs de Paris, qui, par la suite, sera, à travers les citations des ministres de la Guerre successifs, repris par l’essentiel des titres de la presse nationaliste, fut envoyé dans plus de quatre mille communes de province avec demande d’affichage (« Propagande patriotique », La Croix, 15 novembre 1898). Sur les quatre mille maires concernés, seuls cinquante-neuf, dont L’Intransigeant ne manqua pas d’établir la liste, en refusèrent l’affichage (« Maires dreyfusards », 28 novembre). 
« Qui paie cela ? » se demanda une grande partie de la presse, question à laquelle L’Intransigeant donna sans le vouloir la réponse : La Ligue des Patriotes (20 novembre). Une réponse qui en fait avait été donnée précédemment et était passée inaperçue quand Le Petit Bleu avait expliqué que la distribution du fameux placard était simultanée à celle du Drapeau (Des Réaux, « Le néo-boulangisme, 25 octobre).
Quelques semaines plus tard, les dreyfusards répondront à ce placard par un autre placard intitulé : Dreyfus est innocent.

Philippe Oriol

Archives de l’Allier

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