Bellomayre, Jean, Bernard, Michel de, avocat et conseiller d’État, né à Saint-Jean-des-Pierres (Haute-Garonne) le 24 juin 1837*, décédé à Toulouse le 5 novembre 1923.
Avocat, secrétaire de Berryer dans sa jeunesse, frère de d’Emmanuel de Bellomayre, fut une importante figure catholique. Lui qui, au congrès national catholique de décembre 1898, regrettait le manque d’organisation de son « parti » et demandait « une préparation méthodique et incessante » () aura en 1900 l’occasion de défendre ceux qui avaient fait ce qu’il recommandait : les Assomptionnistes et le Comité Justice-Égalité. Il y défendit le droit des Assomptionnistes, Français et citoyens, de faire de la politique et célébra ces moines, et tout particulièrement Bailly et Adéodat, qui « ne sont pas des contemplatifs » mais des « hommes actifs, des religieux zélés, des citoyens vigilants » et qui, ajoutait-il pour le moins myope, ont, dans le cadre du Comité, « soutenu une politique de bon sens, de conservation et de liberté, d’apaisement entre les partis et de pacification sociale : la politique des catholiques qui se placent loyalement sur le terrain constitutionnel » (p. 358). Et de finir par un vibrant :
Oui, mes chers Pères, je vous louerai, je vous féliciterai. De quoi ? Simplement d’avoir compris dans toute son étendue le devoir civique, et de l’avoir rempli avec courage et persévérance. Vous avez donné un grand exemple dont les catholiques profiteront. Aujourd’hui, vous recevez une juste récompense. Par une heureuse fortune, vous avez l’honneur de représenter, sur ces bancs, trois grandes libertés : la liberté de conscience, la liberté électorale, la liberté de la presse. (p. 359).
Sources et bibliographie : on trouvera sa plaidoirie au procès des Assomptionnistes dans La Revue des grands procès contemporains, n° 6, juin 1900, p. 348-359. On consultera son dossier de la Légion d’honneur sous la cote : LH/173/14.
Philippe Oriol