Ruy Barbosa

Barbosa, Ruy (ou Rui) (Antônio Rui Barbosa de Oliveira dit), homme politique, écrivain et publiciste brésilien, né à Salvador-de-Bahía le 5 novembre 1849, décédé à Petrópolis le 1er mars 1923.

Étudiant en droit, engagé très jeune dans le combat abolitionniste, il devint avocat et publiciste. Entré en politique, député, bientôt ministre des finances, il fut en partie l’auteur de la constitution brésilienne de 1891. Après avoir démissionné du gouvernement, entre temps devenu sénateur, il s’opposa au général Floriano Peixoto et fut contraint à l’exil en Argentine puis, devant les menaces, au Portugal, à Paris puis enfin à Londres.
C’est de Londres, en janvier 1895, qu’il écrivit « O processo do Capitão Dreyfus », publié le 3 février 1895 dans le Jornal do Commercio de Rio de Janeiro. C’est sur la base de sa lecture de la presse anglaise qu’il rédigea cet article dans lequel « il s’exprim[ait] désormais en homme de loi et en avocat pour signaler que le jugement [avait été] rendu dans un tel contexte et dans de telles conditions que la culpabilité de Dreyfus n'[étati] nullement prouvée » (Pernot*, p. 5). Un article – « une lettre » dit Dreyfus – que Dreyfus découvrira en 1900 et qu’il considérera comme « extrêmement intéressante et remarquable pour la date à laquelle elle a été écrite » et qui « dénotait chez son auteur un jugement remarquable et une grande liberté d’esprit » et dont il recopiera un large extrait dans ses souvenirs (Carnets 1899-1907, p. 39 et 41).
Revenu au Brésil en 1895, il retrouva ses responsabilité et se rendit mondialement célèbre en 1907 à la conférence de La Haye où il défendit « un principe d’égale représentation des états dans les instances internationales d’arbitrage » (Pernot*, p. 4). Après un échec à l’élection présidentielle, il se signala encore en 1916 en invitant les nations demeurées neutres à soutenir, contre l’Allemagne, l’effort de guerre des alliés.

Sources et bibliographie : le texte de Barbosa a été publié par Denis Pernot, avec une très utile introduction et une bibliographie compète dans le Bulletin de la SIHAD, n° 3, automne 1997, p. 3-25.

Philippe Oriol

Wikipédia

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