Astorg, Louis, François, Charles d’, militaire français, né à Stuttgart le 18 août 1854*, décédé à Paris le 25 décembre 1937*.
Polytechnicien (1873), élève de l’École d’application de l’artillerie et du Génie (1875), élève, à l’École de guerre (1883), breveté d’État-major (1885), cet artilleur avait intégré le 2e bureau de l’État-major en 1892, dix ans après l’obtention de son grade de capitaine.
Promu chef d’escadron en octobre 1894, il sera évoqué par Du Paty lors de son enquête préliminaire : Dreyfus avait-il parlé avec le commandant d’Astorg du manuel de tir ? « Non. Jamais » avait répondu Dreyfus (Cassation II. II, tome 3, p. 612). Dans son rapport, d’Ormescheville laissera pourtant planer le doute en écrivant : « Quant au projet de manuel de tir de l’artillerie de campagne du 14 mars 1894, le capitaine Dreyfus a reconnu, au cours de son premier interrogatoire, s’en être entretenu à plusieurs reprises avec un officier supérieur du 2e bureau de l’État-major de l’armée » (Cassation I. II, tome 2,p. 86). Astorg ? Jeannel, son collègue au même 2e bureau ? Pourtant, pour l’un comme pour l’autre, Dreyfus avait été clair et, comme il le dira dans ses notes à l’attention de Demange : « Projet de Manuel de tir. – Je n’ai vu aucun officier supérieur, ainsi que le disait le rapport du rapporteur, venant témoigner m’avoir parlé du Manuel de tir du 14 mars 1894 (ni le commandant Jeannel, ni le commandant d’Astorg). » D’Astorg, qui n’apparaîtra pas autrement dans l’Affaire, sera promu lieutenant-colonel en 1907 puis colonel en 1910.
Sources et bibliographie : À son sujet, on consultera son dossier militaire au SHD sous la cote : 5 Ye 126879 et son dossier de la Légion d’honneur sous la cote :LH/62/3.
Philippe Oriol