Aujar, Léopold, Clément, étudiant puis journaliste et romancier français, né à Saint-Ouen d’Aunis (Charente-Inférieure) le 8 février 1874*, décédé à La Rochelle le 27 avril 1951.
Aujar, « élève des cours d’enseignement colonial » ainsi qu’il se présentait, rêvant de littérature, reporter malheureux au Journal des Débats pour assurer sa subsistance (il écrivait à Aurélien Scholl : « Je n’ai rien produit de sérieux – et me sens incapable d’un véritable effort intellectuel parce que je suis reporter. […] le fait-divers me rend fou », lettre du 6 Xbre 1895, collection particulière), signa, en 1898 chez Hayard, une Réponse de la jeunesse française à Émile Zola sur l’affaire Dreyfus. Il y interpellait Zola pour lui affirmer que toute la jeunesse ne pouvait en effet pas être confondue avec « la centaine de tapageurs » dont il avait parlé dans sa Lettre à la Jeunesse et que nombreux étaient ceux qui, comme lui et ses amis, voulaient « savoir si vraiment il y a, par-delà les mers, un innocent qui subit une peine épouvantable… » (p. 7). Il finissait par ces quelques lignes bienvenues : « Zola, et vous tous nos aînés, comptez sur la Jeunesse. Elle vibre encore, comme vous autrefois et tu le sais, Zola, nous avons tous lu Germinal… » (p. 8).
Réponse de la jeunesse française Aujar
Sa brochure lui vaudra, peu après, d’être attaqué par « un groupe d’étudiants » qui publia, chez le même Hayard, La Vraie réponse des étudiants à MM. Émile Zola et Aujar. « Non », lui disaient-ils, « vous n’êtes pas le porte-voix de la Jeunesse Française, nous en prenons à témoins nos camarades des Écoles. Non, la Jeunesse Française ne s’aplatira pas ainsi devant les apologistes du traître, car sa devise est : “Haut les cœurs, et vive la France !” » (p. 7). Il signera par la suite l’Adresse à Zola (2e liste). Son nom ayant été mal retranscrit (« Léopold Augier »), il écrira pour rectifier (voir L’Aurore, 7 février). Nous ne savons ce que devint Aujar par la suite. On retrouve toutefois trace, en 1901, auteur d’un Mousse, la vie au long cours (Fasquelle) et en 1902 d’une Vénus marine (Juven).
Philippe Oriol