Ardouin-Dumazet (Victor, Eugène Ardoin puis Ardouin dit), journaliste français, né à Vizille (Isère) le 12 janvier 1852*, décédé à Arsonval (Aube) fin mai 1940.
Collaborateur au Temps, au Journal, au Petit oranais, au Courrier de Lyon, à L’Avenir de la Sarthe, rédacteur en chef de La Charente d’Angoulême, directeur de La Gironde et de L’Écho du Nord, auteur des Voyages en France, 70 volumes publiés entre 1893 et 1907, Ardouin-Dumazet, entré pour prendre en charge les questions militaires au Figaro à partir de janvier 1898 – et où il se garda bien de parler de l’Affaire –, adhéra à la Ligue de la patrie française (1ère liste) et, en janvier 1900, participa à la souscription ouverte pour « offrir à Paul Déroulède un objet d’art lui rappelant la Patrie absente » (1ère liste).
En août 1899, peu avant l’ouverture du procès de Rennes, son nom fut donné par la presse antidreyfusarde (voir les numéros des 7 et 8 août) comme devant être entendu au sujet des aveux qu’il avait recueillis le jour de la dégradation, dont il avait souvent parlé depuis et qu’il avait, en son temps, consignés dans l’article qu’il avait donné au Temps auquel il collaborait alors :
La foule s’est écoulée émue. Dans la cour, on raconte qu’Alfred Dreyfus aurait fait allusion à sa conduite en parlant à ses gardiens, alors qu’il attendait l’heure d’être conduit dans la cour où il devait expier. Nous avons pu contrôler ses paroles ; les voici à peu près textuellement « Je suis innocent. Si j’ai livré des documents à l’étranger, c’était pour amorcer et en avoir de plus considérables; dans trois ans, on saura la vérité, et le ministre lui-même reprendra mon affaire. » (« La dégradation d’Alfred Dreyfus », 6 janvier 1895).
Sources et bibliographie : son dossier de la Légion d’honneur se consulte sous la cote : 19800035/0198/25872.
Philippe Oriol