Robert de Beauchamp, François, Stanislas, Julien, Raymond, comte, militaire et homme politique français, né à Lhommaizé (Vienne) le 29 mai 1855*, décédé à Saint-Julien L’Ars le 3 septembre 1918.
Frère du suivant, polytechnicien (1874), capitaine d’artillerie depuis 1884, attaché militaire en Danemark, Suède et Norvège de 1892 à 1894, ancien ordonnance de Boisdeffre, il souscrivit au monument Henry (2e liste ; son nom orthographié : « Beauchamps ») avec ses deux enfants de dix et onze ans.
En 1900, il se présenta à deux reprises sans succès aux sénatoriales dans la Vienne. Candidat nationaliste, sa profession de foi s’ornait d’un simple « ni réaction, ni révolution, mais l’ordre pour arriver au progrès » (Le Réveil du Poitou, 9 septembre). Refusant tout autre étiquette que celle du drapeau « qui, à cette heure où on l’attaque [lui était] plus cher que jamais » (« Chronique locale », Le Courrier de la Vienne et des Deux-Sèvres, 6 septembre 1899, vue 10), se déclarant contre « les cosmopolites et les sans-patrie [qui] exercent une influence aussi prépondérante que néfaste (« Lettre de M. de Beauchamp, Le Réveil du Poitou, 17 décembre 1899), il avait été soutenu par Henry de Coursac et Émile Marsac du Réveil du Poitou (voir les 24 et 31 décembre, 26 janvier, etc., 16 septembre, etc.) et par la Ligue de la patrie française qui, par François Coppée, l’avait adoubé « chevalier de la Patrie française », comme l’écrira Le Moniteur universel. Coppée lui avait en effet écrit la lettre suivante :
Votre programme, inspiré par le patriotisme le plus sage et le plus élevé, sera certainement approuvé par les Français de toutes les opinions, mais dévoués avant tout à l’œuvre du relèvement national, qui se sont groupés dans la Ligue de la patrie française.
Comme eux, vous souhaitez, pour la France, l’ordre et la liberté, l’harmonieux accord du progrès et de la tradition, le drapeau porté haut et ferme par une armée forte et respectée. Par conséquent, vous êtes l’ennemi du régime que nous subissons, régime impuissant et corrompu à la fois faible et tyrannique à l’intérieur et très humble devant l’étranger.
Vous défendez notre foi contre les sectaires qui prétendent interdire aux pères de famille de la transmettre à leurs enfants, et notre patrie contre les cosmopolites qui veulent la détruire, dans ses éléments essentiels, la défense nationale.
Je souhaite ardemment que vous remplaciez au Sénat un des juges disqualifiés qui – pour sauver la balle de parlementaires à qui nous devons les hontes du Panama et de l’affaire Dreyfus – viennent de bannir la France, dans la personne de Paul Déroulède, l’homme qui réalise le chevaleresque idéal de notre race.
Après avoir noblement porté l’épée, vous vous livrez aux utiles travaux de la grande culture. Vous êtes un terrien et un soldat. Tout vous désigne, en vérité, au choix de ce laborieux et patriotique Poitou, où, pendant si longtemps, le laboureur a trouvé dans son sillon les glaives rouillés avec lesquels les compagnons de Charles Martel ont jadis sauvé la France et la Chrétienté. (presse du 14 janvier 1900)
De Beauchamp éditera aussi quelques volumes : le Journal de Louis XVI (1901), la correspondance de Louis XIII au cardinal de Richelieu (1902) et les Comptes de Louis XVI, édition établie sur les manuscrits du roi (1909).
Sources et bibliographie : on consultera son dossier militaire au SHD sous la cote : 5 Ye 135108 et son dossier de la Légion d’honneur sous la cote : LH/2351/5.
Philippe Oriol