Berthelot, André, Marcel, universitaire, publiciste, administrateur de sociétés et homme politique français, né à Paris le 20 mai 1862, décédé à Paris le 6 juin 1938.
Fils de Marcelin Berthelot, agrégé d’histoire (1884), attaché à l’école de Rome, maître de conférences et directeur adjoint de l’École des hautes études (1886) où il enseigna l’histoire des religions grecques et latines en 1886, collaborateur et secrétaire général de La Grande encyclopédie, publiciste au Matin et à La Nation, conseiller municipal de Paris en 1894, conseiller général de la Seine, Berthelot se présenta aux élections de 1898 à Paris et fut élu. Au cours de la campagne, répondant par affiches aux attaques dont il avait été l’objet de la part de ses adversaires, Berthelot, candidat de L’Intransigeant, ami de Barrès qui lui demandera d’être son témoin pour le duel qui l’opposera en octobre 1898 à Laurent Tailhade, qualifia d’« impudents mensonges » la volonté qui lui avait été prêtée, dans une affiche signée « un groupe de patriotes », de « s’associer à la prochaine Chambre à une proposition pour la révision du procès Dreyfus » (affiche titrée : « Dernière réponse ». Arch. PP. Ba 657).
Républicain socialiste, membre du groupe socialiste en 1898 (qu’il quittera bientôt), Berthelot, après avoir voté l’affichage du discours de Cavaignac du 7 juillet 1898, se rangea dans le camp des partisans de la révision du procès de 1894 après la découverte du « faux Henry ». Il vota en dreyfusard : contre la loi de dessaisissement, pour la condamnation des incidents d’Auteuil et pour l’affichage de l’arrêt de la Cour de cassation (ordre du jour Sembat). Après Rennes, il fut de ceux qui souhaitèrent que l’Affaire ne reprît pas, votant l’ordre du jour Chapuis de mai 1900 (invitant « le gouvernement à s’opposer énergiquement à la reprise de l’affaire Dreyfus de quelque côté qu’elle vienne ») et l’amnistie qui permettait à Mercier, au sujet duquel, l’année précédente, il avait signé avec trente-cinq de ses collègues la motion, initiée par Viviani, de demande de mise en accusation, de ne pas être inquiété.
Battu aux législatives de 1902 puis au sénatoriales de 1907 et 1909, il ne fut à nouveau élu, sénateur de la Seine, qu’en 1920, siège qu’il conserva jusqu’en 1927. Il fut aussi membre du cabinet de Delcassé (Affaires étrangères), administrateur du Touring-Club, du Métropolitain et de la Banque ottomane, fondateur de la Compagnie de navigation Sud-Atlantique et et la Banque industrielle de Chine et avait publié quelques volumes dont un Histoire intérieure de Rome (1885).
Philippe Oriol