Beauchet, Marie, François, Ludovic, universitaire et homme politique français, né à Verdun (Meuse) le 3 février 1855*, décédé à Nancy le 7 janvier 1914.
Professeur à la Faculté de droit de Nancy, collaborateur de la Nouvelle revue historique de droit français et étranger, auteur d’une Étude historique sur les formes de la célébration du mariage dans l’ancien droit français (1883), d’une importante Histoire de l’organisation judiciaire en France (1885), d’une traduction du Code pénal finnois (1889) et d’une Histoire du droit privé de la République athénienne (1896-1897), Beauchet était conseiller municipal de Nancy. Il participa, le 1er décembre 1901, au banquet de la Ligue de la patrie française, banquet au cours duquel, après Lemaitre, Cavaignac, Mercier, Charles Bernard et Grosjean, il prit la parole pour rendre hommage au général Mercier qui, à la différence de ces « ministres de la Guerre alarmés dont nous sommes affligés aujourd’hui » fut toujours « dans son rôle », et à Charles Bernard pour le saluer d’avoir, avec ses amis de la Ligue, « érigé en dogme » ce « sentiment […] avec lequel nous serons toujours d’accord : “La France aux Français !” » (supplément au Patriote de Saint-Mihiel, 7 décembre 1901).
En 1902, aux législatives, il se présenta dans la Meuse sous l’étiquette « républicain libéral » et se déclara, dans sa profession de foi, contre « la Politique dreyfusarde et antinationale suivie depuis ces dernières années » et contre « l’Influence maçonnique, juive et cosmopolite, qui désorganise l’armée et compromet la sécurité de la Patrie » (Le Patriote meusien, 8 avril 1902). Opposé à Poincaré, il le prit durement à partie tout au long de la campagne. Ainsi, lors d’une réunion contradictoire à Vaucouleurs, au début d’avril, lui reprocha-t-il d’avoir « été dans les rangs des dreyfusards » et d’être celui à qui l’on devait « d’avoir vu l’affaire Dreyfus portée sur le terrain politique » (« Conférence contradictoire à Vaucouleurs », Le Patriote meusien, 8 avril. Voir aussi le compte-rendu de sa conférence à Void au début de mars : « La réunion publique de Void », Le Républicain de l’Est, 9 mars 1902). Il sera battu mais réunira tout de même 4 019 voix.
Après cette défaite, Le Patriote meusien, qui avait été, on l’a vu, son principal et efficace soutien, changea de direction et de ligne politique. C’est à ce même moment que Beauchet décida de « s’effacer entièrement et de rester désormais complètement étranger au journal » (Le Patriote meusien, 11 mai 1902).
Par la suite, de 1904 à 1912, il sera maire de Nancy.
Philippe Oriol