Bartholomé, Paul, Albert, Auguste, peintre et sculpteur français, né à Thivernal (Seine-et-Oise) le 29 août 1848*, décédé le 30 octobre 1928.
Intime de Degas, symboliste inspiré par « l’atticisme paisible des figures d’un Pierre Puvis de Chavannes » (Verhaeren), futur auteur, entre autres, du tombeau de Rousseau au Panthéon, Bartholomé refusa de signer la première protestation qui lui fut présenté. À son correspondant, non identifié, il expliqua :
Vous me demandez de signer la demande de révision du procès et je ne le puis pas, parce que je ne puis admettre que tous les officiers faisant partie des conseils de guerre et qui ont su tous les secrets de l’affaire se soient à l’unanimité rendus complices d’un crime judiciaire.
Pas un n’aurait donné sa démission pour protester librement !
J’en sais un qui est l’honneur même et qui a dit aux siens inquiets de tout ce bruit : tranquillisez-vous, nous n’avons pas vu de quoi le condamner une fois mais vingt fois. Je le crois cet homme plus que je crois Zola qui sans avoir rien vu, sans un preuve, insulte l’armée de son pays.
Pour moi, si j’ai eu un doute jamais, la lettre de Zola m’a décidé et je trouve qu’il a perdu la cause qu’il défendait.
Ma conviction est que si on arrivait à ramener Dreyfus pour la révision de son procès, ce serait pour le voir condamner une nouvelle fois.
Qu’y gagnerait-il ? Qu’y gagnerions-nous ? Les choses humaines sont certes bien incertaines, mon cher ami, mais sa preuves contraires je veux toujours croire à l’honneur des autres. (lettre du 17 janvier 98, collection particulière).
Quelques jours après cette lettre, Jean Ajalbert envoyait ses témoins à Bartholomé, n’acceptant pas les termes par lesquels il lui demandé de désormais ne plus lui envoyer Les Droits de l’Homme. Bartholomé expliquant que le texte de sa carte « lui avait été inspiré uniquement par la peine qu’il avait éprouvée en lisant certains articles renfermant des attaques contre ses amis (26 janvier 1898), l’affaire en resta là. Quant à Bartholomé, il donnera sa voix à l’autre camp, adhérant l’année suivante à la Ligue de la patrie française (1ère liste).
son dossier de la Légion d’honneur se consulte sous la cote : LH/128/54
Philippe Oriol