Banizette, Étienne, Alexandre, né à Martres (Gironde) le 25 novembre 1845*, décédé à Cleyrac le 26 février 1923.
Maire de Cleyrac depuis 1878, il fut un de ces nombreux maires à refuser d’afficher l’arrêt de la Cour de cassation, affichage qu’avait voté à la Chambre sur la proposition de Sembat. Suspendu un mois, puis finalement révoqué, il avait écrit au préfet pour le remercier :
Monsieur le préfet,
Je m’empresse de vous adresser mes remerciements que je vous prie de vouloir bien transmettre aux membres de la hiérarchie à laquelle vous appartenez, pour l’insigne honneur qui m’est fait en me désignant comme un des sincères défenseurs de l’ordre et de l’armée.
Et dans la foulée, il avait écrit à ses administrés :
Suspendu par un arrêté du préfet de la Gironde du 24 juin, je sais aujourd’hui révoqué de mes fonctions de maire, par un décret du président de la République du 3 juillet.
Quel crime ai-je commis ? Ai-je forfait à l’honneur ?
Aux ordres d’un gouvernement, qui cherche partout des complices pour l’œuvre de réhabilitation du traître, qu’il a entreprise, j’ai répondu par un refus d’obéissance absolu.
Je suis, depuis de longues années, votre mandataire, votre représentant, je ne suis pas l’exécuteur des basses œuvres, l’esclave d’un gouvernement qui trahit les intérêts les plus sacrés de la France et sacrifie aux sans-patrie l’honneur de l’armée.
À mes fidèles électeurs de décider si j’ai été l’interprète de leurs sentiments patriotiques, c’est à leur jugement que je fais appel.
C’est votre affection qui m’importe avant tout ; c’est votre estime que je rechercherai toujours, comme la meilleure récompense de mon, dévouement à vos intérêts.
Agréez, cher concitoyen, l’assurance du sincère dévouement de celui qui, pendant vingt et un ans, fut votre maire (La Croix, 23 juillet 1899 ; qui se trompe dans l’initiale du prénom).
Banizette sera réélu en 1900.
Philippe Oriol