Balsan, Pierre, Fulcran, Jean, Charles, industriel et homme politique français, né à Paris le 16 août 1838*, décédé à Paris le 4 février 1912*.
Ingénieur de l’École Centrale, il dirigea, après ses études, une fabrique de draperies à Châteauroux. Président du Tribunal de commerce, vice-président de la Société d’Agriculture, il fut nommé en 1890 régent de la Banque de France et administra la compagnie d’assurance La France. Élu conseiller municipal de Châteauroux en 1888, puis conseiller général, il fut élu, progressiste, sur un programme conservateur, député de l’Indre en 1889. Ce rallié, adhérent au groupe des Républicains indépendants, conserva son siège jusqu’en 1902 époque à laquelle il choisit de ne pas se représenter.
Antidreyfusard, il le fut et le demeura. Lors de la séance du 4 décembre 1897, après l’entrée en lice de Scheurer-Kestner, il vota le respect de la chose jugée et « l’hommage rendu à l’armée par le ministre de la Guerre » (ordre du jour de Lavertujon) et la condamnation des « meneurs de la campagne odieuse entreprise pour troubler la conscience publique » (Habert et Richard), et, après « J’Accuse… ! », demanda, avec de Mun, au gouvernement, qu’il soutint, de « prendre les mesures nécessaires pour mettre fin la campagne entreprise contre l’honneur de l’armée ». Ainsi qu’il le dira dans sa profession foi faite à l’occasion des élections de mai suivant : « Toute insulte à l’armée nationale atteint chefs et soldats ; la loi doit savoir la punir » (Recueil Barodet 1898, p. 318). Il demeura, par la suite, fidèle à son antidreyfusisme, votant avec les autres l’affichage du discours de Cavaignac en juillet 1898, la loi de dessaisissement, s’abstenant de flétrir les incidents d’Auteuil (son neveu y fut d’ailleurs arrêté. Voir Arch. PP. Ba 1053) et votant contre l’affichage de l’arrêt de la Cour de cassation proclamant la révision (ordre du jour Sembat), votant l’ordre du jour Chapuis s’opposant à la reprise de l’Affaire en mai 1900, et s’abstenant lors du vote de l’amnistie.
Membre du comité directeur de l’Action libérale (à partir de 1902), il cessa bientôt de s’occuper de politique pour ne plus se consacrer qu’à son rôle de Régent de la Banque de France, fauteuil qu’il occupait depuis 1891.
Sources et bibliographie : dossier de la Légion d’honneur sous la cote : LH/100/64.
Philippe Oriol