Albert Aubry

Aubry, Charles, Albert, médecin, chirurgien et homme politique français, né à Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône) le 22 juin 1853*, décédé à Saint-Eugène (Alger) le 27 février 1939.

Engagé volontaire en 1870, médecin militaire puis médecin civil en Algérie, conseiller municipal de Sétif en 1888, puis maire en 1892 (jusqu’à 1929), conseiller général du canton d’Aïn-Abessa en 1895, président du Conseil général de Constantine en 1900, franc-maçon (Dictionnaire des FM, p. 65 ; Ligou, p. 85), Aubry se présenta aux élections législatives de 1902, sous l’étiquette radicale, à Constantine.
« Républicain tout simplement » (Recueil Barodet 1902, p. 1013), il fut élu face à Morinaud sur un programme qui disait son fait aux antisémites :

Sont-ils donc des républicains, sont-ils des disciples de la Révolution, ces politiciens qui ont déshonoré l’Algérie par leur antisémitisme grossier et sauvage, et ont fait à Drumont un triomphe qui touche à l’apothéose !
L’antisémitisme est passé sur l’Algérie comme un souffle délétère ; il a détraqué les intelligences et desséché les cœurs. 
À cette politique de duplicité, de mensonges, de violences et de trahison, j’oppose une politique de franchise, de paix, de travail et de loyalisme républicain. 
À la loque hideuse de l’antisémitisme souillé par des alliances honteuses et emblème d’un passé barbare, j’oppose l’étendard républicain avec sa flamboyante devise : Liberté, Égalité, Fraternité ! » (Recueil Barodet 1902, p. 1011).

Logiquement, le 7 avril 1903, après la relance de l’Affaire par Jaurès et l’enquête annoncée par André, il vota, sur l’ordre du jour Chapuis, la confiance au gouvernement et contre la seconde partie qui demandait « à ne pas laisser sortir l’affaire Dreyfus du domaine judiciaire ». Élu au Sénat en 1906, inscrit au groupe de la Gauche démocratique, il vota la réintégration de Dreyfus et de Picquart, le projet relatif à l’érection, au Sénat, des statues de Scheurer et Trarieux (résolution Monis) et le transfert des cendres de Zola au Panthéon (proposition de loi Breton).
Réélu jusqu’en 1920, où il ne se représenta pas, il se consacra ensuite à ses activités de maire de Sétif jusqu’en 1929, date à laquelle il se retira de la vie politique.

Sources et bibliographie : dossier de la Légion d’honneur : LH/67/69.

Philippe Oriol

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