Arnous-Rivière, Ernest, homme politique français, né à Nantes (Loire-Inférieure) le 6 mai 1835*, décédé le 2 septembre 1916.
Saint-cyrien (1854), capitaine de cavalerie démissionnaire, maire de la Chapelle-Saint-Florent (Maine-et-Loire), de 1878 à 1907 et de 1912 à sa mort, Arnous-Rivière signa en avril 1898 avec une grande partie du conseil général auquel il appartenait un vœu par lequel les conseillers généraux adressaient « à l’armée l’assurance de leur attachement et de leur confiance dans ses chefs, et exprim[ai]ent le vœu que le Gouvernement, fidèle aux engagements pris par le Président du Conseil à la tribune de la Chambre, mette un terme aux agissements indignes qui compromettent l’honneur du pays et la sécurité de sa défense » (Département de Maine-et-Loire, Conseil général. Première session ordinaire de 1898, Angers, imprimerie Lachèse et Cie, 1898, p. 255). Et en juin 1899, il écrivit à son préfet pour lui signifier qu’il refusait d’afficher dans sa commune l’arrêt de révision, affichage qu’avait voté à la Chambre sur la proposition de Sembat :
Monsieur le préfet,
J’ai l’honneur de vous informer que l’arrêt’ dé la Cour de cassation renvoyant M. Dreyfus devant un Conseil de guerre ne sera pas affiché dans ma commune, et cela pour deux raisons. Comme maire, je ne peux pas me prêter à une illégalité, et, comme ancien officier, je me refuse absolument à laisser afficher un acte qui n’a d’autre but que de déshonorer et de désorganiser l’armée.
Laissez-moi, monsieur le préfet, vous dire qu’en agissant ainsi je suis en parfaite conformité d’idées avec tous mes administrés, qui se seraient chargés eux-mêmes d’arracher cette affiche si j’avais eu l’abominable pensée d’en salir les murs de ma commune.
Veuillez agréer, monsieur le préfet, l’expression de mes sentiments les plus distingués. (« L’Affaire Dreyfus », Journal des Débats, 15 juin 1899).
Arnous-Rivière sera suspendu de ses fonctions puis réintégré.
Sources et bibliographie : on consultera son dossier au SHD sous la cote : 5 Ye 16563 et son dossier de la Légion d’honneur sous la cote : LH/55/79.
Philippe Oriol