Berteaux, Henry, Maurice, homme politique français, né à Saint-Maur-les-Fossés le 3 juin 1852*, décédé à Issy-les-Moulineaux le 21 mai 1911.
Après avoir été agent de change pendant sept ans, Berteaux fut élu conseiller municipal de Chatou en 1888, ville dont il devint maire en 1891. Élu député en 1893, ce franc-maçon (Dictionnaire des FM, pp. 144-145 ; Ligou, p. 130), inscrit au groupe radical-socialiste et à celui de la gauche démocratique, vota, le 4 décembre 1897, l’ordre du jour Lavertujon (respect de la chose jugée et hommage rendu à l’armée), s’abstint, sur ceux d’Habert et de Richard (condamnation des « meneurs de la campagne odieuse entreprise pour troubler la conscience publique ») et, après « J’Accuse… ! », et de de Mun (demandant au gouvernement de « prendre les mesures nécessaires pour mettre fin la campagne entreprise contre l’honneur de l’armée ») et vota l’affichage du discours de Cavaignac. Dreyfusard modéré après la découverte du « faux Henry », il signa la pétition demandant l’ajournement du procès Picquart (« Un vœu », Le Temps du 7 décembre 1898), vote contre la loi de dessaisissement, condamna les incidents d’Auteuil et vota l’affichage de l’arrêt de la Cour de cassation (ordre du jour Sembat). Il souscrivit après Rennes au monument Scheurer-Kestner (11e liste) et, partisan de l’apaisement, il vota l’ordre du jour Chapuis (22 mai 1900) contre la reprise de l’Affaire, vota l’amnistie (et une partie de l’amendement Vazeille) et, vota, le 7 avril 1903, après la relance de l’Affaire par Jaurès et la promesse d’enquête d’André, sur l’ordre du jour Chapuis, pour confiance au gouvernement et contre la seconde partie demandant de « ne pas laisser sortir l’affaire du domaine judiciaire ». Ministre de la Guerre en 1904 dans le cabinet Combes, en remplacement d’André, portefeuille qu’il conservera dans le cabinet Rouvier (jusqu’au 12 novembre 1905), il votera, en 1906, la réintégration de Dreyfus et de Picquart, l’ordre du jour Pressensé qui demandait que fussent poursuivis et déchus de l’ordre de la Légion d’honneur les véritables coupables, l’ordre du jour de Réveillaud « rendant hommage aux artisans de la révision » et le projet de loi relatif au transfert des cendres de Zola au Panthéon (proposition de loi Breton). En septembre 1908, il sera appelé comme témoin au procès Grégori pour dire son étonnement que l’homme qu’il avait plusieurs fois rencontré dans le cadre de son ministère, et qui n’avait jamais apporté aucune « passion politique » dans ses fonctions de journaliste militaire, ait pu commettre un tel acte. En 1911, il sera à nouveau ministre de la Guerre dans le cabinet Monis et décédera au cours de ses fonctions, décapité par un avion lors d’un meeting aérien.
Sources et bibliographie : on consultera son dossier de la Légion d’honneur sous la cote : LH/207/60. Sur Berteaux, on pourra consulter Fabrice Moulle-Berteaux, Maurice Berteaux. Un financier en robe de chambre, Paris, Temporis éditions, 2019.
Philippe Oriol