Barbusse, Adrien, Gustave, Henri, écrivain français, né à Asnières le 17 mai 1873*, décédé à Moscou le 30 août 1935.
Le jeune Henri Barbusse n’était à cette époque pas encore le Barbusse que tout le monde connaît et qu’il n’est pas nécessaire ici de présenter. Alors poète de facture parnassienne, plusieurs fois lauréat du concours de L’Écho de Paris, auteur remarqué des Pleureuses (1895), protégé de Catulle Mendès dont il épousera d’ailleurs la fille cadette en 1898, ancien collaborateur de diverses revues de Jeunes (Le Banquet, La Société Nouvelle, L’Aurore parisienne illustrée), il était alors titulaire de la chronique dramatique de La Revue du Palais de Labori. Parallèlement, encore étudiant, il venait d’obtenir un certificat de grammaire à l’été 1897 et était rédacteur au Bureau de presse du Ministère de l’Intérieur. Il ne s’engagea pas publiquement dans l’Affaire mais écrivit à Zola à deux reprises : après « J’Accuse… ! » pour lui adresser « l’expression de [l’]absolue admiration, et de la grande et respectueuse sympathie que j’éprouve pour votre personne », et, le 24 février 1898, après son procès : « Agréez l’hommage de vénération et d’aveugle dévouement que je me permets de vous réitérer aujourd’hui. Dans mon esprit et dans celui d’un grand nombre de mes amis qui forment avec moi, au milieu des choses actuelles un groupe indigné, vous apparaissez comme un précurseur isolé, baigné –, au fond de la foule obscure – de l’éclat de la justice et de la vérité, et dont l’apothéose est inséparable de l’aurore ».
Sources et bibliographie : les lettres à Zola se trouvent à la BNF sous la cote n.a.fr. 24511, f. 14 et 15-16.
Philippe Oriol