Antoine, Jules, Olympe, industriel, homme politique français, né le 14 avril 1832 à Bussang (Vosges)*, décédé le 2 février 1911.
Industriel, maire de Ferdrupt (Vosges) depuis juillet 1893, il fit partie de ces maires suspendus pour avoir refusé de faire afficher dans sa commune l’arrêt de la Cour de cassation qu’avait voté la Chambre sur l’ordre du jour Sembat. C’est en ces termes qu’il s’en était expliqué au préfet :
Répondant à votre lettre du 26 courant, j’ai l’honneur de vous faire connaître qu’il est bien vrai que l’affiche relative à l’arrêt de la cour de cassation, concernant le traître Dreyfus, n’a pas été placardée dans la commune de Ferdrupt. L’affichage de cet arrêt constitue une mesure arbitraire et illégale à laquelle je refuse formellement de m’associer. En agissant ainsi, j’ai conscience de remplir mon devoir de bon Français et de ne pas faire le jeu des traîtres et des concussionnaires qui n’ont qu’un but, discréditer et désorganiser l’armée. Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de mes sentiments respectueux.
Il sera soutenu par son conseil municipal qui prendra cette délibération :
L’an mil-huit cent quatre-vingt dix-neuf, le trois juillet, à 5 heures du soir, le Conseil municipal de Ferdrupt, réuni en la salle de la mairie hors séance, sur la convocation de M. Poiré, adjoint, À l’unanimité des dix membres en exercice, approuve entièrement la conduite de M. Antoine, maire, suspendu pour avoir refusé de faire placarder l’arrêt de la cour de cassation (affaire Dreyfus), affichage qui aurait froissé les sentiments patriotiques de toute la population. Les soussignés estiment d’ailleurs que le refus de M. Antoine est conforme à l’arrêté de M. le Préfet des Vosges du 27 juin dernier lui interdit l’affichage de tout placard de nature à troubler la tranquillité publique. Fait et signé à Ferdrupt, les jour, mois et an susdits. Signé : Poiré, adjoint, Martin Jules, Séguin Ernest, Remy Victor, Parmentier Jean Pierre, Marquis Félix, Poirot Joseph, Andreux Eugène, Martin Jacques-Louis, Chonavel Félix, conseillers. (« Chronique générale du département », Le Nouvelliste des Vosges, 2 juillet 1899).
Décédé en septembre, il sera remplacé par Jacques-Louis Martin.
Philippe Oriol