Aubray, Paul, homme de lettres français dont nous savons peu de choses si ce n’est, comme l’indique une dédicace de sa Satire de l’Affaire, que son vrai nom était Louis Griveau.
Est-il le Paul Aubray, auteur de Francis Germond (Dalou, 1888) et de Un peu d’Ordre dans les idées, consultation d’un philosophe sur quelques questions politiques et sociales (Fischbacher, 1901) ? Nous ne le savons pas. Ce Paul Aubray est en revanche l’auteur de Trois Satires politiques : Je me raidis, Monsieur Combes, Goujats ?… oui, goujats (Paire, 1906), des Idées du fils de Mme Aubray : les idées de M. Jaurès, la lutte des classes, les réformes, les lois somptuaires (Paire, 1906) et de La Satire de l’Affaire (E. Duruy, 1901), recueil de poèmes antidreyfusards qui se voulaient drôles et ne le sont pas. Antisémite bien sûr, comme on peut le lire dans ce « Sucre et lorgnettes » :
Aujourd’hui dans l’or et le soie
Ils se poussent du col.
On dirait des bêtes de proie
Rampant sur notre sol.
Ils croient que nous somm’ tous à vendre !
Ah ! c’est trop fort !
Qu’ils s’en aillent donc nous attendre
À Francfort.
Philippe Oriol